28 novembre 2008

Escapade à Bordeaux

Au moment de quitter l'Alsace, le temps était glacial et enneigé. Debout, après une quasi nuit blanche, il est grand temps de partir à Bordeaux! Après un parcours du combattant mythique de Dannemarie à Mulhouse sur des routes enneigés et pluvieuses, et une longue attente en compagnie de l'autoradio: j'etais parti bien à l'avance de chez moi pour être sûr d'arriver à la gare de Mulhouse sans encombre.


Le train de 5h53 est à l'heure, j'ai eu juste le temps d'acheter une bouteille de Gewurztraminer pour T.S qui s'est proposé depuis longtemps d'être mon guide durant mon périple. Le TGV arrivé à Strasbourg se blinde complétement en masse, et il devient alors impossible de se reposer dans le calme, avec les allées et venues des personnes qui veulent passer un appel depuis leurs mobiles, d'autres qui veulent grignoter vers le wagon bar central, les petits besoins pressants, le brouhaha ambiant des discussions endiablées, les potins des stars, lui qui a trompé elle, elle qui a conduit en état d'ivresse, l'autre qui se shoot à la coke, ou encore celui-la qui à des croyances très déviantes; pourtant si ces gens n'étaient pas des célébrités, mais on se contrefoutrerait royal d'eux: des gens somme toutes ordinaires, qui ont leurs hauts et leurs bas... De mon côté j'étais plongé en plein milieu du roman "les Jeunes Filles" 1ere partie de Henry de Montherlant. Je me délecte de cette lecture dont l'analyse cruelle, cynique, mais si véritable que l'auteur se fait des femmes en général, qui me fait esquisser un léger sourire, et me détache de la masse ambiante environnante. 

Enfin arrivé à Paris, il est de temps de batailler, de gare de l'Est jusqu'à Gare Montparnasse dans le métropolitain bondé et parfumé, aux odeurs déchéantes, au stress quasi meurtrier des usagers de ce moyend e transport, et aux jeux de regards amusants hommes/femmes, il se regardent, vite je détourne le regard car elle va croire quelque chose; elle détourne le regard, je me remets à la dévisager. Ce que je propose à ces gens c'est de faire un pacte affiché en haut à gauche à l'intérieur des wagons, vous savez là ou il y a d'habitude des bouts de "poésie"  qui y sont fixés, et ce pacte serait: Je vous propose qu'on se regarde, encore et encore, demain, après demain et les autres jours qui suivent même heure, même station, et ... Qu'ils ne se passent en fin de compte rien! Suite à cette interméde du métro, me voici à la gare Montparnasse et à l'heure (sissi). Le train de Paris vers Bordeaux étant plus calme, je peux enfin me reposer... Le chef de bord nous annonce notre prochaine arrivée, quittant les bras de Morphée, à mon réveil, je réalise que le train traverse un pont, les reflets chatoyants du soleil, caressent un cours d'eau magnifique. Au sein de la gare, j'attend T.S mon ami et guide pour Bordeaux, je reçois un appel de sa part, et lui dit que je suis à la salle "buffet", je l'aperçois avec une jeune fille qui ne doit être autre que celle dont il m'a parlé "vaguement", M. Il ressort de l'entrée du buffet, j'accours à sa rencontre, nul part en vue... Un autre appel et enfin nous nous rencontrons avec les formalités qui s'enssuit, je découvre le merveilleux Tramway Bordelais qui fonctionne quasi sans câble!

Dont la réputation de tombé souvent en panne n'est pas à refaire. 

On me fait visiter la fac "Nord et Sud" de Bordeaux: alors tu regardes à droite, tu as tous les bourges, et à gauche tous les pauvres; du grand art, cette université à deux vitesses.

Après la visite de la fac, des quais et de son miroir d'eau, on arrive Place des Quinconces que vous pouvez voir sur ces photos. Mon séjour s'est

principalement fait aux alentours de cette place.

et il y avait déjà de quoi faire!

Ci-dessous " La Grande Cloche de Bordeaux" qui date du Moyen-Âge et qui vient d'être récemment restaurée.

Nous avons ensuite décidé de nous restaurer dans un Pub Irlandais, vous avez ci-dessous la mascotte Bisounours des T.i.K Sports! notre ami T.S aka Pouce! ( mascotte pokémon prochainement...)

Après avoir mangé M nous quitte sur les quais du tram, nous allons faire quelques amplettes et visitons les futurs boutiques qui seront à la base du relooking de notre cher mascotte. Ensuite nous avons rejoint des amis à T.S pour prendre un verre dans un pub anglais footeux, j'avoue n'avoir pas été dans mon univers, le foot et moi c'est une histoire assez compliqué faites de retrouvailles et séparations pacifiques. Après ce verre, pour le dîner nous sommes allées à Peppone, restaurant italien censé faire les meilleurs pizzas et pâtes de la ville, j'avoue ne pas avoir été déçu, par contre T.S a dû être fâché contre la Strongbow cider du pub anglais. La première journée a été bien remplie et j'ai été litteralement séduit par la ville de Bordeaux. Le lendemain, je suis allé déjeuner au bistrot des négociants, et que non seulement Bordeaux est réputé pour son vin mais également pour sa gastronomie, si les choses marchent par couple pour être créatrice, alors un bon vin se boit avec un bon repas, tout comme les contraires sont plausibles. En fin d'après-midi je retrouve T.S, et nous faisons un relooking démoniaque, et je dois dire qu'il y avait presque tout à revoir à a ce niveau, à la fin il me dit même ne pas se reconnaître dans ces vêtements, à juste titre, car il ne faut pas se reconnaître, mais se sentir renaître, se voir sous un meilleur jour, et reprendre du plaisir dans ce qu'on ne fait parfois mais pas tous les jours, mais au moins passer un agréable moment à acheter choses pour s'accoutrer et ne pas ressembler à un plouc! Ensuite nous échangeons quelques commentaires et quelques avis sur différents films et séries que chacun a vu ou non ( faut-il avoir vu un film  pour  en parler après tout? ) à sa demeure.Pas loin de chez lui, nous avons visité un caviste et j'ai acheté quelques bouteilles de vins, tout en restant modeste sur mon budget car les dépenses vont vite, l'argent fait tourner le monde... En soirée nous mangeons ensemble avec son frère à l'Entrecôte, une chaîne de restaurant qui a le vent en poupe, au moment ou nous sommes partis, des gens faisaient la queue dans les escaliers pour pouvoir manger, s'ils savaient les quelques restaurants dans lesquels j'ai mangé durant cette courte échappée loin de chez moi, les gens n'auraient pas à se battre en file indienne pour avoir une table... Fin de cette deuxieme journée. Et pour ouvrir la troisieme journée, nous avons entamé un brunch de malade à Karl, ces petits déjeuners de léve-tards "gavés"copieux, nous n'avons même pas pu terminé tellement il y avait de bonnes choses ( 3 boissons aux choix, une tartine de saumon, du pain, confiture, nutella, beurre, un oeuf cocotte paprika, du jambon et du gruyere en tranche par 3). Après ce brunch, nous nous sommes difficilement relevé pour aller à la plus grande librairie de Bordeaux le "Mollat", pour enfin finir à une table entrain de jouer aux échecs et de lire un passage de H.P Lovecraft" la couleur tombée de la nuit" au restaurant salon de thé "Aux mots bleus " dont j'avais entendu du grand bien dans un forum d'initiés. Pour cette dernière soirée, en sortant du pub anglais de la dernière fois, nous avions reperé un restaurant brésilien, et c'est là que je mangerai à ma derniere soirée. Et il faut croire que le brunch n'etait qu'un avant goût de ce qui m'attendait là bas, j'ai pris une formule avec apéritif Caihpirina, le Churrasco une spécialité composé de 6 beignets, une salade et 6 viandes différentes ( boeuf, porc, poulet , agneau, veau, mouton, si ma mémoire est bonne) avec du riz, des frites et des haricots rouges et tout ceci est à volonté! T.S m'appelle enfin de soirée pour prendre un verre, la chose ne pourra se concrétiser par une panne de tram ( try hard le tram please hard...)

La nuit est noire, il fait froid, cela me rappelle l'Alsace, et mon esprit quitte peu à peu Bordeaux...

Autrement dans l'ensemble, ce voyage quoique court, fut enrichissant et m'a permis de réaliser une sensation de renouveau, je suis venu et je repars avec le sourire tout le long du chemin.

20 novembre 2008

"Ima Ai Ni Yukimasu"





Titre Original: Ima Ai Ni Yukimasu  

Titre international: Be With You

Yūko Takeuchi
Shido Nakamura
Durée du film 119 min.

Une fois n'est pas coutume, et j'ai toujours voulu écrire à propos de ce film somptueux qui me tient à coeur, ce n'est pas le manque de temps, mais la peur de n'être pas à la hauteur, enfin allons-y je n'ai qu'attendu trop longtemps!

"Ima ai ni yukimasu" est l'adaptation cinématographique du roman homonyme de Takuji Ichikawa, adapté au grand écran par Yoshizaku Okada et réalisé par Nobuhiro Doi.

Le film nous conte la vie de Aio Takumi qui s'occupe et élève seul son fils Yuji depuis que son épouse Mio est décédée, en plus de son travail et de la charge de son enfant, il doit vivre chaque jour avec une maladie qui lui interdit de fournir de gros efforts physiques sous peine d'avoir des évanouissements. Son état de santé le ronge doublement,pour sa propre personne, mais encore plus pour Mio,il culpabilise son état de santé comme étant la cause de la mort de sa femme. Réciproquement, son fils Yuji se sent d'autant plus coupable, car des rumeurs circulent que sa naissance a engendré par la suite la mort de sa mère. Tel père, tel fils dira t-on ( et cette expression leur sied à merveille, pas que pour ce sentiment de culpabilité d'ailleurs ). Néanmoins Mio a laissé à son fils un conte imagé. Dans ce livre, il est prédit que Mio reviendra parmi eux l'an prochain durant la saison des pluies. Ainsi son fils attend impatiemment son retour.

La traduction littérale de "Ima ai ni yukimasu" pourrait être " maintenant, je pars à ta rencontre", ce titre est merveilleusement évocateur durant toute la durée de l'oeuvre, ou initialement, on nous plonge dans un présent avec père et fils, livré à eux-même, vivant quotidiennement le deuil de Mio. Cette prophétie de son retour, nous fait aussi interroger en tant que spectateur, sur le thème de la seconde chance: souvent on se rend compte de ce qui nous est le plus cher lorsqu'on l'a perdu. le fait incroyable que Mio puisse revenir, permettra t-il à Takumi et à Yuji de se rendre compte de l'essentiel et par conséquent des sentiments de Mio. Le spectateur sera tout autant étonné et désemparé que Takumi et Yuji lorsqu'ils trouveront une femme ressemblant trait pour trait à Mio, mais qui ne se rappelle de rien.

Mio va vivre sous le même toit que nos deux comparses, elle va donner un nouveau souffle dans leur maison ainsi que dans leur vie quotidienne. De fil en aiguille, Takumi, interrogé par cette femme et intrigué initialement par Yuji , lui racontera de son point de vue, comment ils se sont difficilement cherché sentimentalement l'un et l'autre. A film exceptionnel, il faut des acteurs d'exceptions et ça ne serait sans compter la prestation de Shido Nakamura, très connu en tant qu'acteur de Kabuki ( théâtre japonais traditionnel ) pour Takumi, et Yūko Takeuchi qui a déjà joué dans Ring, dans le rôle de Mio.Tout comme Akashi Takei, pour le rôle de Yuji enfant. Les autres rôles s'en sortent honnêtement, que ce soit le Docteur, Takumi et Mio de la période du lycée, petit clin d'oeil à Mikako Ichikawa, la collègue de travail de Takumi qui ressemble beaucoup à Selma Blair .

Ima ai ni yukimasu étant un film japonais, il y a énormément de cultures, de traditions et de croyances qui en sont contenus, puisque lors de la saison des pluies, les petits enfants japonais accrochent de petites marrionnettes qui sont censés écourter cette saison, la pluie serait-t-elle synonyme de tristesse? Ce n'est pas ce que pense Yuji qui dispose les marionnettes à l'envers pour la prolonger, car sa mère est arrivé avec la pluie et elle repartira donc avec,à la fin de cette saison. De nouveau être ensemble, de nouveaux souvenirs à graver dans leurs mémoires, on en oublie le mystère qui entoure la personne de Mio, ses véritables sentiments et sa venue à l'origine, tout comme les pièces manquantes d'un puzzle qui s'assemble au final, on nous dévoile ce qui nous étaient alors non visible au préalable, le point de vue de Mio, et le choix cruciale que la femme fera. Allié au jeu des acteurs, la mise en scène et les différents décors nous plonge dans un japon aux paysages ruraux et forestiers qui se perdent, au détriment des grandes villes urbaines et ses aléas.

La bande sonore n'est pas en reste, puisqu'elle accompagne non seulement de bout en bout les diffèrents décors, les humeurs et les émotions des personnages;mais elles les capturent, se les approprient et les restituent au spectateur (mention spéciale à la scène ou la piste musicale homonyme du titre du film prend son envol et décline tout la portée de sa signication!

 

Il est dommage que la traduction internationale du titre "Be with you" ne cerne pas correctement cette portée, et qu'elle ne lui rende pas justice. Néanmoins c'est le film qui a lancé la carrière internationale des deux têtes d'affiches, Shido Nakamura, que l'on retrouvera notamment face à Jet Li dans "Fearless" ( Le Maître d'armes... encore des titres traduits qui sont bidons) et Yūko Takeuchi dans des films tels que Spring Snow (2005) ou encore Midnight Eagle (2007) qui restent des productions japonaises.

(Autrement le film les avait aussi rapproché dans leur vie privée, et ils ont formé un vrai couple à la suite de ce film, pour ensuite divorcer quelques années plus tard... Je ne suis pas trop fan de potin sur les stars, si si c'est vrai...)

9 novembre 2008

Démystification Existencielle

Dans de nombreux domaines, quand on s'y connait mal , tout nous paraît obscure, mystérieux, On pense parfois qu'il faut faire preuve de sournoiserie et par conséquent d'échaffauder des plans insidieux pour parvenir à nos fins... Il arrive aussi parfois qu'une stratégie magnifiquement orchestré, mené, bataillé et conclu nous embarque vers un verdict tout autre que celui escompté. Pourquoi forcer à changer ce qui doit venir tout naturellement? 

6 novembre 2008

De la politesse et du respect... Partie 2

Contrairement à la politesse, le respect ne s'arrête pas à des règles de convenances, dans lesquelles on se sent obligé de suivre, mais celles que l'on veut s'approprier. Il y a donc de la volonté derrière ce mot de faire montre d'une certaine reconnaissance, de par la prestance qu'une personne répresente à autrui. Bien entendu, tout comme la ligne entre l'amour et la haine est marginale, il en va de même pour le respect et la politesse. Les gens qui n'ont rien prouvé à nos yeux, mais que l'on connaît, par les autres, ne devraient en aucun cas, nous faire forcer le respect, et cela devrait être réciproque. Une certaine indifférence à autrui marque la politesse, alors que le fait d'être respectueux nous place justement dans une différence. Il ya donc dans ce terme, un certain sentiment d'admiration, de camaraderie, ou encore parfois même de la déférence. Ce que le respect parvient à obtenir après de nombreux efforts, la politesse n'en est qu'une façade éhonté de la parole, car elle vient d'une éducation: bonne ou mauvaise, on s'en contrefout à gorge déployé. Il en reste que le respect vient donc de l'action, et cela parle plus que les mots!

1 novembre 2008

De la politesse et du respect ...Partie 1

Deux termes qui ont l'air si proches voisins, mais qui ne pourraient cohabiter pacifiquement ensemble. Pourquoi cela me direz-vous? N'avez vous jamais remarqué que moins vous connaissez une personne et plus vous vous devez d'être poli, ( éducation oblige je suppose ) être maniéré et courtois, comme si on vous avez fixé un manche à balai au postérieur. Ce devoir de politesse est encore plus critique lorsque vous n'appréciez guère quelqu'un pour X, Y ou Z raisons, il y a un effort démesuré et hyppocrite dans la besogne d'être poli. Bien-sûr, il n'est pas question là de convaincre ou de persuader ( tiens encore deux termes intéressants à confronter ...) qu'il faut se comporter comme des sauvageons, en venir à s'étriper, se mordre le nez et les oreilles, se tirer les cheveux... La politesse à ce côté positif de nous rendre hors de nous même, à distance de l'autrui détestable, ô combien méprisante personne; or lors de la rencontre entre deux contraires, elle permet de neutraliser toutes les hostilités déjà engagés. Encore une nouvelle interrogation s'engage. Tout simplement, car les gens parfois trop bien éduqués préferent se lancer des pierres sous formes de mots, ou se comporter d'une déclamante bienséance, qui rendent la "communication réelle" impossible, et nous fourvoient droit vers l'impasse... Et qu'en est-il du respect? ( à suivre )