Au bord de la falaise escarpée, elle se tenait sur la pointe des pieds, ses chaussures à souliers bleus étaient en accord harmonieux avec l'océan azur, elle s'est mise à fredonner un air, et elles virevoltaient et reculaient puis frolaient l'extrêmité montagneuse, elle portait des bas collants blancs qui contrastaient avec le bleu marine de sa jupe d'écolière, surmonté d'une magnifique chemise à plastron blanche, qui mettait en relief son buste, qui ne paraissait ni insolent, ni introverti; le tout était retenu par une fine paire de bretelles aux couleurs des bleuets.
On eut dit qu'elle était à la fois les nuages et le ciel, et ses mouvements faisaient d'elle à la fois une danseuse et une guerrière; les pans de sa petite jupe ondulaient au gré de ses déhanchements, et tournoyant à la manière d'un cerceau qui ne tombait jamais, alors que ses bras exécutaient des des ennemis imaginaires, passant alors d'une danseuse à une bretteuse, ses longs cheveux noirs à la lueur du soleil leur donnaient un aspect soyeux et clair-obscur.
Je pourrais encore continuer longuement cette description physique jusqu'au paroxysme, l'étaler à l'infini, tel un horizon de champs de fleurs à vue panoramique qui n'a que pour seul fin les cieux, j'étais subjugué par sa beauté et ses gestes, son style et son élégance, c'était le moins que l'on puisse dire.
Elle s'arrêta après un moment qui semblait pourtant si court, nette dans sa représentation, comme si quelqu'un avait interrompu la scène, je voulus alors applaudir, mais quand elle eut ouvert les yeux, je fus comme enchevêtré au niveau des pieds et mon cerveau refusait de penser. Elle se dirigeait vers moi d'un pas rapide et résolu. Elle s'immobilisa à une distance de trois pas, qui signifiait à la fois la ponctualité mais aussi une posture de défense.
Je pris l'initiative de la parole pour briser la tension grimpante entre nos deux personnes...