L'oeuvre d'un poète consiste tel un forgeron à choisir des matières, à frapper, à marteler, battre le fer tant qu'il est encore chaud, à donner une forme à l'outil, en l'occurrence une arme ici, qu'elles soient en prose ou en vers, jamais linéaire, à chaque lettre gravé, des étincelles jaillissent du fer encore chaud.
Ces lucioles qui s'allument et s'éteignent dans cette pièce plongé dans l'obscurité me fascinent, tout autant que ce fer encore rouge que je façonne continuellement, sous peine de perdre les éclats de mon inspiration, et me retrouver dans le noir d'une pièce qui est l'angoisse, sentiment nécessaire à l'acte d'écriture parfois, plongé dans le noir je façonne un artefact, prolongement de ma pensée et de mes sentiments.
J'écris continuellement pour exister, si les étincelles sont les lettres gravés, elles laissent à leur place des mots forgés sur le fer, matériel brut et impur au commencement, il acquière alors par procuration du forgeron que je suis, une vie qui lui est propre , en tapant de mon marteau sur l'enclume, par le contact des flammes,du soufflet et de l'eau. Enfin de mes deux mains, je crée une épée dont la lame peut-être à double tranchant. C'est pourquoi les mots sont des armes, et si elles sont regroupées, elles forment un arsenal et ceux qui s'en servent, une armée. C'est également la raison pour laquelle en tant que personne engagé, mes légions à moi ne seront utiliser qu'à bon escient.
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